John's 4L Trophy

Matinée du 17 février 2015. Vite, vite, nous nous dépêchons, collons les derniers autocollants sur le toit, remplissons la voiture de tout le matériel, c'est la course pour arriver à l'heure au Cinquantenaire où nous devons rejoindre toutes les autres 4L. Après des mois de préparation, nous y sommes enfin, un peu en retard, certes, mais maintenant, c'est parti pour le Maroc.

Le 4L Trophy, une aventure humaine, humanitaire et sportive. Entourés de pas moins de 1100 Renault R4 venant de toute l'Europe, le but est de rallier le Maroc pour y piloter dans le désert durant une semaine. A cela s'ajoute un objectif : l'apport d'aide aux enfants locaux, si bien financier que matériel (sportif, scolaire, médical). Notons que cet apport n'est pas négligeable, en 2013 selon le site officiel du 4L Trophy, « la mobilisation de l’organisation, de ses partenaires mais surtout de ces étudiants au grand cœur a permis de réunir plus de 33 000 euros et 60 tonnes de matériel scolaire, sportif, informatique et paramédical pour l’association Enfants du Désert ! ».

Il va sans dire que Polo, mon co-pilote, et moi-même avions ce projet en tête depuis bien longtemps. Afin de réunir le budget colossal requis, nous avons sollicité l'appui d'un grand nombre d'entreprises, de personnes, de connaissances, en proposant des projets de sponsoring ou de partenariat. Tous deux bruxellois, nous avions à cœur de promouvoir des entreprises locales. C'est ainsi que nous avons notamment été soutenus par la commune d'Uccle, par l'ULB, Exki, les Mooncatchers et, par ce fait, la région de Bruxelles Capitale, avec leur fameux « be.brussels ».

Après toutes les photos, informations et conseils offerts par les organisateurs belges au Cinquantenaire, nous démarrons la 4L, et quittons le parking, sans GPS, sans avoir préparé d'itinéraire, mais avec l'idée en tête de suivre les 40 autres Renault qui nous entourent. Manque de chance, celle qui nous précède a un souci mécanique, elle doit s'arrêter... Et nous nous retrouvons (déjà) perdu après un kilomètre. Ca promet...

Après de nombreuses boucles et détours, nous voilà enfin lancés sur l'autoroute direction Bordeaux. Après avoir traversé (non sans peine) le périphérique parisien en pleine heure de pointe. La route fut ensuite tranquille, si bien que nous avons conduit jusque 5 heures du matin ! Une aire d'autoroute à 150 kilomètres de Bordeaux nous recueillit pour quelques heures de sommeil bien méritées, au chaud dans notre spacieuse voiture.

Prochaine étape, Biarritz, lieu de rendez-vous des 2300 pilotes ! Tout se passe super bien, premier rassemblement de toutes les 4L et premières directives du directeur de course.

Le lendemain, nous quittons le sud de la France pour rejoindre Madrid, où nous avons eu la chance d'êtres accueillis par des connaissances. Un repas de roi, une nuit de sommeil dans un vrai lit et une douche !

Un fois n'est pas coutume, nous nous sommes à nouveau perdus et avons tourné pendant quarante minutes dans Madrid afin de retrouver la bonne autoroute... En gardant le moral, nous avons fini par retomber sur nos pattes, et nous continuons à traverser les collines espagnoles face à un paysage somptueux, direction Algeciras pour prendre le ferry.

Le 22 février, nous sommes enfin arrivés au Maroc, et sans encombre. Première étape, Boulajoul. Quelle surprise de se retrouver entourés de 50 cm de neige au Maroc ! Nous nous sommes tous réunis au même endroit, pour manger et dormir. C'est le lendemain que les choses sérieuses ont commencé.

Après une nuit glaciale, nous nous levons à l'aube pour partir, et pour la première fois, suivre notre Road Book. L'atmosphère se réchauffe de plus en plus, au fur et à mesure qu'on se rapproche du désert de Merzouga. Dans cette immense bac à sable, entre les trous, les glissades et les dépassements, c'est véritablement le pilotage qui est de mise !

A notre arrivée au bivouac, nous avons pu délivrer les fournitures scolaires et sportives qui trônaient dans notre coffre depuis plus de 2000 kilomètres déjà. De nombreux enfants étaient là, nous avons pu les rencontrer, jouer avec eux. C'était formidable de voir tous ces jeunes que nous avons pu aider.

Les 23 et 24, nous avons passé la journée en plein désert, où nous avons croisé des bédouins, des dromadaires, des oasis,... des paysages époustouflants.

S'ensuit l'étape marathon. Nous avions deux jours pour relier Marrakech depuis Merzouga, en se pliant aux directives du Road Book. Pour notre plus grand plaisir, la majorité du trajet se passait sur des pistes, au milieu du désert. A la tombée de la nuit, nous nous sommes installés avec d'autres équipages belges rencontrés quelques jours avant, pour profiter d'une soirée au calme autour d'un feu.

A part le pot d 'échappement un peu abîmé, toujours aucun problème jusque là.

L'arrivée à Marrakech était mémorable, des centaines de personnes en haie d'honneur nous menaient jusqu'à l'endroit de rassemblement.

Deux nuits dans un hôtel nous remirent d'appoint pour, malheureusement, déjà s'attaquer au retour.

La route du Sud de l'Espagne au Sud de la France s'est passée sans encombre, jusqu'à la ville de Poitiers.

Des bruits suspects commencèrent à nous inquiéter, au niveau de la transmission. Nous avons donc du nous arrêter sur une aire d'autoroute afin de procéder à la première intervention mécanique sur notre voiture ! Tout rentra ensuite dans l'ordre, et après avoir été hébergés une nuit à Paris, nous retrouvions la belle Belgique, quoiqu'un peu nostalgiques, et la tête remplie de souvenirs inoubliables.

Nous avons été fiers d'arborer les couleurs de la Belgique, de Bruxelles, et des Mooncatchers jusqu'au Maroc, dans cette aventure certainement exceptionnelle mêlant la solidarité, l'humanitaire et le sportif.

Pour cela, nous ne remercierons jamais assez toutes celles et ceux qui, de près ou de loin, nous ont permis de vivre cette aventure.

Be.brussels, be.a.moon, be a 4Ltrophyste.

John.